Le Suédois Roy Andersson sacré à la Mostra de Venise
(Keystone-ATS) Le film « Un pigeon assis sur une branche, réfléchissant sur l’existence », du Suédois Roy Andersson, a remporté samedi soir le Lion d’or de la 71e Mostra de Venise. Le jury récompense une réflexion sur la condition humaine au style très singulier.
Dans une sélection marquée par les guerres, les crises et autres calamités du monde, l’ouvrage de Roy Andersson apparaît comme une oeuvre à part. Le cinéaste, âgé de 71 ans, a précédemment signé quatre longs métrages, dont « Nous, les vivants » (2007) et « Chansons du deuxième étage » en 2000, qui lui ont valu une reconnaissance internationale.
« Nous avons choisi des oeuvres au geste artistique fort, dont les dimensions humaniste et politique nous ont touché », a déclaré le président du jury, le compositeur français Alexandre Desplat, en présentant le palmarès.
Succession rapide de sketches humoristiques, le film de Roy Andersson tente une réflexion sur l’absurdité et le sens de la vie. Il a pour personnages principaux un vendeur d’articles de fantaisie et son ami, lequel est atteint de légers troubles psychologiques.
« C’est un grand honneur de recevoir ce prix. Et particulièrement ici, en Italie, pays qui a donné tant de chefs-d’oeuvre au cinéma », a déclaré Roy Andersson.
L’exemple de De Sica
Le cinéaste a cité « Le voleur de bicyclette », de Vittorio De Sica (1948). Il en a évoqué une scène, « celle du mari de ce couple dans le besoin qui est obligé de porter son vélo au Mont-de-piété et qui se rend compte que beaucoup de pauvres comme lui y apportent leur vélo. C’est une scène pleine d’empathie. (…). On devrait suivre l’exemple de De Sica », a conclu Roy Andersson.
S’il ne figurait pas parmi les favoris de la Mostra, le film du Suédois avait toutefois retenu l’attention de certains critiques. Ceux-ci avaient souligné son écriture très particulière.
Coupe Volpi
Parfois cité ces derniers jours comme lauréat potentiel du Lion d’or, le documentaire « The look of silence » de l’Américain Joshua Oppenheimer obtient le Grand Prix du jury. Ce film évoque la sanglante épuration anticommuniste de 1965 en Indonésie.
Les trois productions italiennes en lice pour la récompense suprême repartent bredouilles. En revanche, le Prix d’interprétation féminine (Coupe Volpi ) salue les talents d’Alba Rohrwacher, née à Florence, pour son rôle de femme possédée dans « Hungry Hearts », de l’Italien Saverio Costanzo. L’acteur américain Adam Driver gagne le prix d’interprétation masculine dans ce même film.